Être pionnier de l’univers du cannabis – Le parcours du maître cultivateur au Canada
LES DÉFIS
Jongler avec les difficultés sur le plan des pratiques de culture, des méthodes et du personnel
La légalisation d’une industrie autrefois illégitime présente son lot de défis, particulièrement au chapitre de la recherche, des données entourant la culture du cannabis et des renseignements sur les méthodes de culture et leurs origines et les pratiques exemplaires.
Le cannabis est cultivé et vendu sur le marché noir depuis des décennies. Variété, qualité et ruptures de stock constantes sont des aspects qui sont devenus la norme pour les consommateurs. Toutefois, l’industrie du cannabis légal canadienne restreint le processus d’embauche, et en raison du statut antérieur illégal de l’industrie, les origines et les méthodes des techniques de culture à grande échelle sont pratiquement aussi impossibles à retracer que les cultivateurs chevronnés du marché noir eux-mêmes. En plus du manque de données sur la culture, Santé Canada a aussi imposé des restrictions considérables aux cultivateurs, ce qui freine la production des hauts rendements attendus par les sociétés, les parties prenantes et les consommateurs.
Révolutionner les secteurs de l’horticulture et de l’hydroponie
Les technologies de pointe sont partout, et l’industrie du cannabis n’y fait pas exception. Des équipements de récolte aux lumières de culture, les cultivateurs sont séduits par les arguments de vente et les possibilités des nouvelles technologies; pourtant la plupart de ces technologies ne sont pas éprouvées et les maîtres cultivateurs sont trop occupés pour valider leur efficacité.
Avant que la technologie ne puisse révolutionner l’industrie, il est impératif que les cultivateurs comprennent mieux les besoins des plantes. Ils doivent déterminer les effets de chaque outil sur leurs plantes et mieux comprendre le rôle des nutriments, les avantages des produits propres par rapport aux produits de rechange, ainsi que le rôle que jouent les nutriments et les milieux de culture dans le goût et la qualité globale des fleurs de cannabis, ainsi que dans la sécurité pour les consommateurs.
« Bien comprendre la précision et les soins requis pour chaque culture et utiliser des outils, équipements ou produits fondés sur des années de recherche et d’expérience en culture devraient être au cœur des priorités. »
Le fossé
Les hommes d’affaires, les dirigeants et les propriétaires veulent tous voir leur entreprise prospérer, mais bien souvent, ils croient que l’indicateur clé de la réussite est le « volume total de production ».
Le point de mire d’un cultivateur est la plante : sa santé, la qualité de ses fleurs et ses niveaux de CBD et de THC.
À la croisée des chemins
Selon les participants de la table ronde du 3 octobre, les cultivateurs et les propriétaires doivent parvenir à un terrain d’entente au chapitre des besoins
Le cannabis est une plante unique, et les hauts dirigeants qui prennent les décisions ne possèdent que rarement de l’expérience dans le domaine, ce qui signifie que beaucoup, sinon la plupart des producteurs autorisés ont à leur tête des investisseurs qui prennent des décisions peu éclairées, fondées uniquement sur la génération de profits rapides et non sur la durabilité des plantes cultivées par les personnes qui possèdent les connaissances appropriées.
1. Les bons rôles aux bonnes personnes
La culture d’une plante de qualité et sa production à grande échelle requièrent que les producteurs autorisés attribuent des rôles de décideurs à des personnes qui possèdent les connaissances adéquates pour prendre des décisions éclairées et que les décideurs aient plus confiance en leurs maîtres cultivateurs et ouvrent les canaux de communication avec eux.
2. Partage des connaissances accru
Le partage de connaissance entre les cultivateurs contribuera à la normalisation des pratiques, encouragera les avancées au sein de l’industrie, fera progresser la recherche et favorisera une communauté de maîtres cultivateurs plus solide, ce qui améliorera en fin de compte le rendement professionnel de tous.
Par exemple, un producteur autorisé qui prendrait sous son aile plusieurs microcultures pourrait s’avérer une solution pour renforcer le partage de connaissances et la viabilité.
3. L’importance de la recherche par les marques
Une meilleure compréhension des techniques de culture, des technologies novatrices et des effets des nutriments sur les plantes et les consommateurs est primordiale pour que les maîtres cultivateurs puissent avoir confiance en leurs outils.
En tant que pionnier de l’industrie, il est important que les producteurs autorisés, les producteurs autorisés de microculture, les cultivateurs artisanaux et les cultivateurs professionnels comprennent que chaque service d’une entreprise à un rôle important à jouer pour assurer l’avenir du secteur, de la recherche et développement au marketing, en passant par les ventes et la production. Les dix plus grands maîtres cultivateurs de l’est du Canada comprennent l’importance d’être animés par une passion des plantes, de mener des recherches et recueillir des données, de partager les connaissances et d’attribuer les bons rôles aux bonnes personnes. Maintenant la question qui demeure est : comment faire en sorte que les dirigeants et les leaders de l’industrie contribuent à ceci?