Vous souhaitez améliorer considérablement la vigueur de vos plantes de cannabis pour obtenir des concentrations plus élevées de cannabinoïdes et de terpènes? Découvrez ici six façons de stresser vos plantes de manière positive pour optimiser les éléments actifs.
Évidemment, nous sommes conscients que la réussite de sa production ne dépend pas uniquement de ces six facteurs. Toutefois, nous mettons ici l’accent sur six des facteurs de culture qui permettent d’exercer un stress positif sur vos plantes. Par exemple, malgré toute l’importance du substrat et de l’engrais dans votre réussite globale, ces paramètres ne peuvent pas être influencés volontairement de façon à créer un stress positif dans le but d’augmenter la concentration de cannabinoïdes de vos plantes.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici quelques conseils qui contribueront à votre réussite.
DIFFÉRENCE ENTRE UN STRESS INTENTIONNEL POSITIF ET UN STRESS INVOLONTAIRE NÉGATIF
Lorsque nous parlons de stresser vos plantes, le type de stress est important. En plus d’être intentionnel et positif, le stress infligé doit avoir fait ses preuves pour aider à rehausser les éléments actifs dans la plante. Il s’agit de facteurs de stress que vous pouvez contrôler et créer intentionnellement. Soyons clairs, nous ne prônons PAS les stress négatifs et involontaires (comme les pannes d’équipement) qui se produisent par malchance, erreur, imprudence ou négligence.
CHOISIR LA BONNE VARIÉTÉ
Comme vous allez investir tout ce temps à stresser intentionnellement vos plantes pour augmenter le taux de cannabinoïdes, assurez-vous de partir du bon pied en choisissant une génétique qui en vaut la peine et dont le potentiel grimpera en subissant ces stress. Si vous choisissez une mauvaise variété dès le départ, même si vous faites tout à la perfection, jamais vous ne parviendrez à obtenir un produit plus unique et plus intéressant.
RÉCOLTER AU BON MOMENT
Soyez flexible sur le moment de la récolte lorsque vous établissez votre stratégie de culture globale. Il faut à tout prix éviter de se fier aveuglément à un calendrier de production strict et rigide en récoltant toujours au même moment. Au contraire, il faut rester attentif et se fier aux résultats d’analyse des cannabinoïdes de façon à récolter lorsque les concentrations se trouvent à leur apogée.
CONTRÔLER LES PARAMÈTRES EN CULTURE INTÉRIEURE
Bien que certaines de ces stratégies de stress puissent être mises en œuvre dans tous les types d’environnements, seuls les environnements intérieurs permettent d’appliquer et de bien contrôler les six facteurs, contrairement à la culture extérieure ou en serre.
RÉCOLTER À LA MAIN
Un dernier conseil : si vous voulez pleinement tirer avantage de tous les efforts que vous investirez à stresser vos plantes, assurez-vous d’opter pour une méthode de séchage suspendu, lent et à basse température, puis de récolter les fleurs manuellement, car ceci permettra d’optimiser le niveau de terpènes. En revanche, si vous récoltez vos plantes humides pour les effeuiller (trimmer) mécaniquement à l’aide d’une machine, vous minerez la qualité de votre produit et tous vos efforts additionnels seront perdus.
SIX FAÇONS D’INFLIGER UN STRESS POSITIF À VOS PLANTES DE CANNABIS
1. ÉCLAIRAGE ARTIFICIEL
Parmi toutes les façons positives de stresser vos plantes, l’éclairage artificiel est le plus important. Si l’éclairage n’est pas adéquat, vous n’obtiendrez pas le niveau optimal de cannabinoïdes. Un des types d’éclairage souvent utilisé par les horticulteurs est l’ampoule de sodium à haute pression (HPS) à double embout. Ces ampoules sont celles qui procurent le meilleur rapport intensité-prix, mais leur coût de fonctionnement est plus élevé que celui des DEL.
Pour maximiser la concentration d’éléments actifs en stressant vos plantes à l’aide d’un éclairage artificiel, assurez-vous que vos plantes reçoivent la lumière la plus intense possible et aussi longtemps que possible. Le cycle de floraison typique demande douze heures d’éclairage par jour. La clé est donc de leur fournir 100 % de l’intensité que vous pouvez leur offrir, et aussi longtemps que vous le pouvez durant votre cycle de lumière.
De plus, si votre système le permet, ajustez l’éclairage en fonction du stade de croissance. En début de culture, diminuez l’intensité de l’éclairage et/ou éteignez une ou deux ampoules sur quatre afin de donner à vos plantes une chance de bien démarrer. Mais dès que vos plantes peuvent recevoir plus de lumière, passez à une pleine intensité, et si c’est possible, réglez la hauteur des ampoules par rapport au niveau de la canopée : placez les ampoules plus haut au début et abaissez-les dès que les plantes répondent bien à la lumière.
Pour stresser vos plantes en modulant l’éclairage, pensez à placer vos ampoules plus près de vos plantes. Assurez-vous de comprendre comment ceci affecte la température et l’humidité des feuilles (nous en parlerons plus tard).
2. GESTION DE LA CANOPÉE
La gestion de la canopée consiste en la façon dont vous manipulez vos plantes en vue d’optimiser la pénétration de la lumière pour qu’elle atteigne vos fleurs; tout passe par une bonne distribution de l’énergie dans les bonnes parties de la plante.
TIl existe de nombreuses manières d’optimiser mécaniquement vos canopées, notamment les suivantes :
Étêtage (topping) : Tailler l’apex (la tête) de la plante | Technique du FIM (fimming) : Étêtage multiple des plantes |
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Treillisser (netting) : Installation de treillis pour soutenir le poids des fleurs | Lollipopping : Retirer les branches inférieures des plantes |
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Palissage à faible stress (Low-stress training (LST)) ou flexion : Fléchir légèrement les branches des plantes | Palissage à haut stress (High-stress training (HST)) ou super taille : Infliger gentiment et volontairement des traumatismes à différents endroits au niveau des tiges |
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Écran de verdure (Screen of green (SCROG)) : Installer une grille composée de cordes ou de ficelles pour que les tiges se faufilent dans les mailles | Marée verte (Sea of green (SOG)) : Des plus petites plantes cultivées dans un espace à forte densité |
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Jusqu’à présent, nous avons vu qu’il est possible de maximiser le taux de cannabinoïdes et le niveau de terpènes de vos plantes en augmentant la quantité de lumière artificielle, mais aussi en optimisant la distance entre la canopée et l’éclairage de façon à ce que les fleurs absorbent davantage de cette lumière accrue. Individuellement, ces facteurs auront des effets positifs, mais c’est en les combinant que vous réussirez à augmenter et à uniformiser considérablement vos résultats.
3. TEMPÉRATURE
Le fait de baisser la température vers la fin du cycle de floraison (seulement pour quelques jours ou deux semaines tout au plus) peut avoir des effets positifs sur la couleur des plantes mais aussi sur le taux de cannabinoïdes et de terpènes qu’elles contiennent. En effet, on peut minimiser la grande volatilité de certains terpènes en créant un environnement plus frais, soit à 10, 15 ou 20 degrés Celsius. Le simple fait de modifier les paramètres de température aide à préserver, voire augmenter les terpènes en plus de maximiser les cannabinoïdes.
Toutefois, il faut faire preuve de prudence lorsque vous abaissez la température, car il devient alors plus difficile de gérer le taux d’humidité, ce qui peut favoriser la pourriture des fleurs. Les jardiniers doivent donc apprendre à jouer dans les limites acceptables.
Il est possible de mesurer la combinaison de la température et de l’humidité, un concept connu sous le nom de déficit de pression de vapeur (VPD). En fait, la manipulation du VPD représente un autre facteur de stress positif, on en parlera au prochain point.
La température de l’eau peut également influencer positivement les plantes. Bien que cette technique ne soit pas commercialement viable, certains jardiniers à petite échelle utilisent de l’eau froide ou même de la glace pour abaisser la température et ainsi infliger un stress au système racinaire de leurs plantes.
4. DÉFICIT DE PRESSION DE VAPEUR (VPD)
La valeur du VPD est extrêmement utile, car elle procure une foule d’informations sur vos plantes et sur leur réaction potentielle aux conditions environnementales. Pour la culture du cannabis, le VPD varie de 0,5 à 1,5. Cette valeur reflète la réaction des stomates (qui sont comme des pores sur leurs feuilles). Lorsque les stomates sont entièrement ouverts, la plante est stimulée et en pleine production de photosynthèse. Lorsque les stomates sont fermés, la plante est plus stressée. Vous pouvez donc vous servir du VPD comme outil pour manipuler les stomates et ainsi stresser positivement vos plantes.
Sachez toutefois que le moment du cycle de croissance a une incidence sur le degré de stress que vous pouvez infliger à vos plantes en jouant sur le VPD. Chaque horticulteur a sa propre recette de culture, avec ses propres données cibles, y compris pour le VPD. Pour infliger un stress positif, il faut cibler une valeur de VPD différente pour chaque phase de croissance et de floraison. Vers la fin du cycle de culture, vous pouvez augmenter le VPD afin de refermer les stomates et infliger un stress à vos plantes. Vous obtiendrez ainsi une floraison plus généreuse. En contrepartie, si les stomates sont fermés au mauvais moment, vous créerez un stress négatif.
De plus, les réglages de votre système de chauffage, de ventilation et de conditionnement de l’air (CVCA), tout comme la distribution et les mouvements de l’air, ont un effet direct sur le VPD. Le système CVCA et l’éclairage (leur proximité avec vos plantes) vous aident à contrôler la quantité de stress que vous exercez sur vos plantes.
5. IRRIGATION
Au moment de planifier une stratégie de stress hydrique, il faut absolument faire la différence entre la quantité d’eau donnée et la fréquence de l’arrosage. Cette distinction est importante, car c’est en réduisant la fréquence de l’arrosage et non pas la quantité d’eau donnée qu’on parvient à imposer un stress hydrique. Ce stress permet de simuler une période de sécheresse comme dans la nature. Certes, les sécheresses exercent un stress considérable, mais lorsqu’on fait attention de ne pas exagérer, on peut réussir à optimiser les éléments actifs dans nos plantes.
Cependant, simuler une sécheresse devient plus complexe vers la fin du cycle de floraison, au moment où les producteurs souhaitent habituellement rincer leurs plantes à l’eau claire pour éliminer l’engrais dans le sol et assurer un goût agréable.
Il est possible de mesurer la quantité d’engrais qui se trouve dans votre substrat en calculant la conductivité électrique, plus la valeur est élevée, plus la quantité d’engrais est grande. Si la conductivité électrique est trop élevée, vous pourriez affliger un stress négatif à votre culture. En revanche, si elle est trop basse, vous ne maximiserez pas les cannabinoïdes ni la récolte.
Un autre des facteurs à considérer est la pression racinaire, qui influence la quantité d’eau qui circule des racines vers la partie aérienne de la plante. La concentration d’engrais dans le substrat de culture aura aussi des répercussions sur la pression racinaire. Si vous rincez trop votre substrat de culture ou si vous le faites trop tôt, la pression racinaire ne sera plus optimale, car vous éliminerez les sels et compromettrez la bonne circulation de l’eau entre la plante et les racines.
Ce qu’il faut retenir, c’est qu’un stress hydrique est plus difficile à réussir en fin de cycle, car il faut trouver le juste équilibre entre le bon rinçage pour conserver un bon goût et le degré de sécheresse à imposer pour maximiser le taux de cannabinoïdes et de terpènes, voilà le défi que doivent relever les jardiniers.
6. DIOXYDE DE CARBONE (CO2)
Tout comme la lumière et l’eau, le CO2, habituellement considéré comme un nutriment essentiel pour les plantes, peut être utilisé comme facteur de stress en fonction de comment et de quand il est fourni.
Le CO2 est l’un des trois éléments nécessaires à la photosynthèse, avec l’eau et la lumière. Les horticulteurs ajoutent du CO2 à l’air de leurs salles de croissance intérieures en vue de favoriser la croissance de la plante. Une concentration de CO2 plus élevée est très importante durant le stade de croissance et au début du stade de floraison.
L’utilisation du CO2 comme facteur de stress consiste en fait à NE PAS l’utiliser. Il vient un moment, vers les deux dernières semaines, et parfois plus tôt, où vous devez arrêter d’ajouter du CO2. Si la concentration de CO2 reste élevée pendant tout le stade de floraison, les plantes seront peut-être plus imposantes, mais vous ne maximiserez pas les niveaux de cannabinoïdes et de terpènes.
QUI AURAIT PU PENSER QUE LE STRESS POUVAIT ÊTRE SI BON!
Alors voilà : ce sont les six façons d’exercer un stress positif sur vos plantes. Ces méthodes de culture avancées propulseront votre produit à un tout autre niveau. C’est possible de cultiver des plantes de cannabis en santé coup après coup, mais sans stress positif, jamais vous n’optimiserez les cannabinoïdes, les terpènes et le rendement. Si vous souhaitez passer au niveau supérieur, vous devez perfectionner vos techniques de stress.
SIX FAÇONS DE STRESSER POSITIVEMENT VOS PLANTES DE CANNABIS | |||
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Facteurs de stress | Pourquoi | Comment | Quand |
Éclairage artificiel | Facteur de stress le plus important | Augmenter l’intensité de la lumière le plus possible tout en respectant les limites de votre système et de la variété cultivée | Une fois les plantes établies |
Gestion de la canopée | Fournir plus de lumière aux plantes et aux fleurs | Gérer la pénétration de la lumière vers vos plantes et la distribution d’énergie | À différents moments au fur et à mesure que les plantes s’établissent et croissent |
Température | Maintenir les niveaux de terpènes élevés | Viser une température entre 10 et 20 degrés Celsius, uniquement à la fin du cycle de floraison | Uniquement durant les quelques derniers jours (jusqu’à 2 semaines) du cycle de floraison |
Déficit de pression de vapeur (VPD) | Mesurer la vitesse de croissance de votre plante durant les différents stades de croissance et de floraison | Maintenir le VPD à l’intérieur des limites afin que les stomates ne soient pas complètement ouverts | VPD plus élevé vers la fin du cycle de floraison |
Irrigation | Simuler des périodes de sécheresse | Gérer la fréquence de l’arrosage | Au fur et à mesure que la plante croît, mais avec grande prudence à la fin du cycle de floraison |
Dioxyde de carbone | Élément essentiel habituellement ajouté pour favoriser la croissance | Cesser d’ajouter du CO2 | Cesser d’ajouter du CO2 au cours des deux dernières semaines (environ) |
Cet article est fondé sur une discussion ouverte avec le maître cultivateur Will Fournier. Will participe à la conception, à la culture et aux opérations de plusieurs producteurs autorisés canadiens. Actuellement, il travaille avec des producteurs autorisés commerciaux, participe au développement de produits pour CANNA et se prépare à démarrer sa propre entreprise de production de cannabis commercial autorisée.
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